Ce blog a été publié précédemment dans Nieuwsblad Transport : Le paquet Mobilité 2.0 est-il à la hauteur des États britanniques ?
Améliorer les conditions de travail des chauffeurs routiers et mettre fin aux distorsions de concurrence dans le transport routier. À cette fin, le Parlement européen a approuvé l'année dernière un ensemble de règles révisées : le paquet Mobilité. Les premières mesures sont entrées en vigueur en septembre dernier. À partir de cette date, par exemple, les employeurs sont tenus d'autoriser les conducteurs à rentrer chez eux toutes les trois ou quatre semaines, et l'interdiction de prendre un repos hebdomadaire normal dans la cabine est explicitement soulignée.
À partir de février prochain, un deuxième paquet de mesures entrera en vigueur. Les nouvelles règles concernent notamment le détachement, l'utilisation du tachygraphe, les exigences en matière d'établissement, l'obligation de restituer le véhicule et le cabotage. C'est surtout ce dernier point qui fait actuellement l'objet d'une vive controverse, car avec le délai de réflexion de quatre jours et la suppression de l'exception pour le transport intermodal, des conditions britanniques pourraient se profiler à l'horizon dans l'Union européenne également, avec une pénurie criante de camions et de chauffeurs et des stations-service à sec et des rayons vides.
Les chiffres de l'inflation au Royaume-Uni indiquent également que la vie dans ce pays devient rapidement plus chère. Grâce à une série de mesures d'urgence, dont la délivrance de cinq mille permis de travail temporaires à des chauffeurs routiers étrangers et l'extension des trajets de cabotage pour les chauffeurs étrangers (cabotage illimité dans un délai de deux semaines), le gouvernement britannique espère voir bientôt des rayons pleins dans les magasins, lorsque la saison des vacances reviendra.
Je doute d'ailleurs que les mêmes problèmes logistiques se posent dans l'UE lorsque le deuxième paquet de mesures entrera bientôt en vigueur. En revanche, je m'inquiète des conséquences pratiques, notamment pour notre petit pays, des nouvelles règles en matière de cabotage et de la suppression des exceptions pour le transport intermodal. Le transport sera bientôt beaucoup moins efficace.
Les "plaques blanches", qui représentent une grande partie du trafic de conteneurs (intermodaux) du port de Rotterdam, ne pourront bientôt plus être utilisées pour ce travail, ou le seront moins. Qui effectuera donc bientôt ce travail ? Le chauffeur néerlandais ? Ou le chauffeur étranger travaillant pour une entreprise de transport néerlandaise ? C'est ce que je constate dans la pratique, bien que de manière limitée. Les entreprises de transport actuellement basées en Europe de l'Est s'orientent de plus en plus vers le marché de l'Europe occidentale. Elles le font en tant qu'entreprises de transport, mais aussi en tant qu'agences de travail temporaire. D'une part pour éviter de tomber sous le coup des règles de cabotage, mais d'autre part parce qu'elles ne voient pas comment elles pourraient bientôt devoir retourner dans leur pays d'origine avec leurs véhicules toutes les huit semaines.
Cette migration vers l'ouest affectera sans aucun doute le marché néerlandais des transports. Le transport devient plus cher. Surtout si les nouvelles règles en matière de détachement entrent bientôt en vigueur. D'un autre côté, la concurrence va également s'intensifier, même si je me demande si l'offre réduite sera bientôt entièrement comblée par les nouvelles entreprises qui s'installent ici. À court terme du moins, je ne m'attends pas à ce que cela se produise, et le gouvernement aura bientôt pour tâche de répondre aux conséquences pratiques du paquet Mobilité 2.0. Espérons qu'ils prendront de l'avance sur les États anglais.