25 juin 2021

Contrats

La fin d'un contrat à durée déterminée

L'une des collaborations les plus courantes dans le secteur du transport est certainement la collaboration entre les donneurs d'ordre, les transitaires, les expéditeurs et les transporteurs, qui permet de réaliser des transports parfois très complexes dans un court laps de temps. Souvent, consciemment ou inconsciemment, cette coopération est basée sur un ou plusieurs contrats à long terme. Dans la pratique, la résiliation d'un tel contrat peut avoir des conséquences considérables pour les deux parties. Une raison suffisante pour y regarder de plus près.

De l'assignation à l'accord à terme

Un contrat à exécution continue se caractérise par le fait qu'il oblige une ou plusieurs parties à des prestations/affectations continues ou successives. Un seul ordre de transport ne constitue donc pas un contrat à exécution continue. Il peut en aller autrement si le donneur d'ordre confie plusieurs commandes à un transporteur sur une période plus longue. Il convient de noter qu'un contrat à exécution continue ne doit pas nécessairement être mis par écrit au préalable, mais qu'il peut également naître à l'insu des parties lors du passage d'une mission unique à une coopération dans le cadre de laquelle des missions fréquentes sont confiées.

L'avis

Dans la pratique, il arrive souvent qu'après des années de coopération, un nœud apparaisse dans le câble et que l'une des parties veuille mettre fin à la coopération. La raison peut en être, par exemple, qu'un transporteur concurrent est disposé à effectuer les transports à un prix inférieur, que la qualité du service n'est pas à la hauteur ou que le nombre de voyages diminue de sorte que les voyages restants ne sont plus intéressants pour le transporteur. Les raisons de vouloir mettre fin à un contrat à long terme peuvent être nombreuses. Malheureusement, la résiliation d'un contrat à long terme présente toujours des inconvénients.

Si l'une des parties veut mettre fin au contrat, la première question est de savoir si le contrat peut être résilié. Dans ce cas, il convient d'examiner le contenu du contrat et les dispositions légales. Si la loi et le contrat ne prévoient pas de modalités de résiliation, le contrat peut en principe être résilié. Notez bien "en principe", car en droit, il existe toujours les exigences de "raisonnabilité et d'équité" dont vous avez peut-être entendu parler :

"Les exigences de raisonnabilité et d'équité, eu égard à la nature et au contenu du contrat et aux circonstances de l'espèce, peuvent avoir pour conséquence que la résiliation n'est possible que s'il existe un motif de résiliation suffisamment grave"[1].

Par conséquent, s'il existe un contrat continu entre le donneur d'ordre et le transporteur et que rien n'a été prévu concernant la résiliation, le contrat continu peut, en principe, être résilié, mais vous devez avoir une "raison suffisamment impérieuse", c'est-à-dire une bonne raison de pouvoir résilier.

Toutefois, vous n'en êtes pas encore là. Les exigences de raisonnabilité et d'équité peuvent également impliquer qu'une période de préavis soit accordée et/ou qu'une offre d'indemnisation soit faite. En d'autres termes : si vous êtes autorisé à résilier, cela ne signifie pas que vous pouvez le faire (comme ça) sans préavis ni indemnité. Vous comprendrez que ce qui précède donne souvent lieu à des discussions, voire à des litiges.

C'est précisément la raison pour laquelle il est préférable de mettre les accords par écrit avant le début de la coopération. Il ne faut pas oublier qu'au cours de la coopération, il est également important de revoir périodiquement les accords conclus. Il n'est pas rare que les parties concluent un accord d'une durée d'un an, avec un délai de préavis d'un mois et une prorogation tacite. L'accord disparaît ensuite dans un tiroir et est automatiquement renouvelé chaque année par tacite reconduction. Plusieurs années s'écoulent jusqu'à ce que le client décide de mettre fin à l'accord et d'attribuer les contrats à un transporteur concurrent à l'avenir. Le client agit conformément à l'accord (daté) et utilise un délai de préavis d'un mois. Toutefois, cette situation peut également donner lieu à des discussions et à des incertitudes, en particulier si le transporteur en question a adapté ses activités commerciales au cours des dernières années et a réalisé des investissements grâce à cette coopération. Bien qu'il y ait dans ce cas un préavis conforme à l'accord (daté), les circonstances peuvent néanmoins faire en sorte qu'un délai de préavis plus long doive être utilisé et que le transporteur ait droit à une indemnisation.

Conclusion

En particulier, l'absence totale d'accord écrit, ainsi que l'accord daté, constituent plus d'une fois des motifs de discussion, voire de procédure judiciaire. Mon conseil : soyez attentif à la coopération préalable et notez les accords conclus. Mais cela ne suffit pas. Soyez attentif à la coopération périodiquement, sortez l'accord du tiroir et vérifiez si les accords conclus précédemment sont toujours d'actualité. De cette manière, vous travaillerez non seulement à une coopération durable avec vos clients et fournisseurs, mais vous éviterez également de nombreux problèmes par la suite.

Vous avez une question sur la résiliation d'un contrat à long terme ou vous souhaitez revoir vos accords ? Dans ce cas, n'hésitez pas à me contacter.

[1] Voir, par exemple, ECLI:NL:RBNNE:2020:4424, Rechtbank Noord-Nederland : ECLI:NL:RBNNE:2020:4424, Rechtbank Noord-Nederland, 8610303 CV EXPL 20-4211.

Auteurs

Remy Betgen
Avocat principal
Pays-Bas

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